En 2016, la région de Bruxelles-Capitale a lancé son “Programme Régional en Economie Circulaire”, adoptant avec enthousiasme le concept d’économie “circulaire”. Comme dans beaucoup d’autres villes européennes, un futur pas si lointain est envisagé, où les ressources matérielles seront utilisées en “circuit fermé”. C’est une stratégie qui permettrait une réutilisabilité et une recyclabilité infinies des matériaux sans perte de qualité. L’ambition est de créer des emplois locaux tout en réduisant l’empreinte environnementale. La manifestation dominante de ces idées s’opère au travers de diagrammes abstraits. Une abondance de flèches est utilisée pour représenter les modèles commerciaux, les métiers et les pratiques sociales qui restent encore à développer. En d’autres termes, les qualités sociales et matérielles tangibles de l’économie circulaire, ainsi que ses difficultés, restent à observer. Dans Life under a cherry tree, Rotor étudie les aspects pratiques du concept de l’économie circulaire notamment en ce qui concerne l’industrie du bâtiment. L’exposition tire son titre d’un passage de Cradle to Cradle (2002), faisant référence à une vision d’une industrie basée sur un système du “développement du cycle de vie”. À La Loge, Rotor crée un parcours au travers d’une situation qui est la réminiscence d’un chantier de construction. De parts et d’autres des espaces, les matériaux sont entreposés, empilés et entassés dans l’attente d’un avenir incertain. Presque dramatiquement mis en scène et en lumière par des projecteurs de chantier vifs, ils sont empreints d’une valeur apparente, d’une présence spéciale. Tout semble prêt pour la construction, l’expansion et l’intégration dans les pièces de La Loge mais rien ne se passe : non seulement la construction est en suspens, mais aussi le progrès, le développement et l’innovation.
Un commissariat de Laura Herman
Texte d'exposition